The Dark Knight: Performance d'acteur

Batman, sauveur de Gotham City et de l'été 2008 plutôt morne et décevant. Il s'agit donc de la suite de Batman Begins. Ce nouvel épisode voit arriver un premier vrai méchant dans cette nouvelle saga, il s'agit du Joker. Depuis la sublime interprétation de Jack Nicolson pour Batman (Tim Burton, 1989) qui marqua tous les cinéphiles !

Généralement lorsqu'un Batman est bien réalisé, il devient une occasion pour les acteurs d'y faire une performance... plus ou moins bonne: c'était le cas pour Nicholson, ça l'était franchement pas pour George Clooney qui n'a jamais été aussi ridicule que dans Batman & Robin . Dans Batman Begins, Christian Bale se révélait être l'acteur parfait pour incarner Batman: un regard sombre, un physique crédible pour interpréter un homme normal qui décide de devenir un être qui capable de se forger un physique surhumain. Batman Begins proposait donc de voir comment Bruce Wayne a créer Batman, comment un jeune milliardaire dépressif (et quasi-suicidaire) devient un redoutable guerrier nocturne. Le défaut du film... pas de vrai méchant... seulement son mystérieux maître aux valeurs morales extrèmes: Ra's Al Ghul et un peu l'épouvantail qui n'a rien épouvantable.

L'objectif de ce second opus: mettre en face de Batman un véritable ennemi. Le choix s'est porté sur le Joker

créant ainsi un second objectif: Faire un joker qui soit à la hauteur. Il ne s'agit pas forcément de faire mieux, mais de créer quelque chose de TRES réussi

et la barre était placée très haut. Pour l'interprétation du Joker, le choix s'est porté sur le blondinet Heath Ledger. Evidemment tous les fans ont crié au scandale, voir le fashion beau gosse interprété un taré comme le Joker personne n'y croyait (moi y compris) jusqu'à ce que circule quelques images (voir ci-contre) donnant un aperçus de ce que sera le joker calment tout le monde.

Effectivement le Joker de Nolan, ne nous déçoit pas. En plus de cela il s'inscrit dans le cahier des charges de nouvelle franchise Batman où il s'agit de raconter la BD de manière de plus ancré dans la réalité où l'univers est dépeint dans un style plus proche du polar façon Michael Mann que de celui plus graphique de Tim Burton. Ainsi Nolan n'a pas cherché à refaire une autre sorte de dandy psychopathe comme chez Burton relativement propre sur lui, mais à créer un joker presque Punk au maquillage approximatif (du fond de teint blanc mis à l'arrache, un coup de rouge à lèvre mis en travers du visage, du mascara dégoulinant des yeux et des cheveux gras vaguement teinté de vert) et toujours ce costume violet.

[caption id="" align="aligncenter" width="282" caption="J.Nicholson (gauche) | Heath Ledger (droite)"][/caption]

our apprécier la performance du personnage, il faut absolument voir le film version originale. Dans version française, il n'y a pas ce fameux rire qu'a composé Heath Ledger (vous pouvez l'entendre dans la bande-annonce). Dans le film le rire est utilisé avec une reverb pendant qu'on passe sur un plan général de Gotham City ce qui donne un effet particulièrement démoniaque, mais qui se perd dans la VF.

Nous ne savons rien du Joker, d'ailleurs le film à l'intelligence de nous épargner toute origine du héros, il

apparait comme ça, avec sa folie au maximum de sa capacité. C'est justement tout ce mystère qui entoure l'origine du joker qui participe à son charme, d'où proviennent ces cicatrices ? Pourquoi ce style clownesque ?.

Au début nous sommes tentés de croire que c'est un criminel un peu taré qui cherche à se faire sa place dans Gotham City. Mais très vite on comprend que ce n'est pas ce qu'il motive, très vite il cherche à se confronter à Batman. Sans doute parce qu'il est lié à Batman. On l'imagine en marginal, découvrant un jour Batman, un homme masqué hors du commun qui rétablit la paix... Cette paix qu'il doit détester préférant le chaos et la destruction. Batman l'amuse, batman remue ce monde qui se complaisait tranquillement dans la corruption, bref il anime ce monde et le Joker semble vouloir le faire avec lui. Batman est un justicier qui n'a pas d'équivalent dans le monde criminel, on dirait qu'en apparaissant dans la vie de Gotham City Joker donne un sens à la présence de Batman. il se présenterait presque comme une espèce de "Messie du crime". Batman semble être ce qui motive et inspire le Joker pour son oeuvre. En effet on comprend bien lors de la scène d'interrogatoire que le Joker est un artiste du chaos, ce qu'il l'amuse, ce qu'il veut créer c'est le chaos et la destruction, Batman est donc la contrainte qui va le pousser à imaginer des stratagème toujours plus tordus.

Ce qui est intéressant c'est qu'il ne sème pas seulement le chaos matériellement, il le fait psychologiquement, en montrant qu'au fond il est comme Batman et trouble ce dernier en lui faisant douter sur son choix de faire la justice pour sauver des gens qui le considèrent comme une bête de foire. La plus belle réussite étant le procureur Harvey Dent, le chevalier blanc de Gotham City, qu'il transforme physiquement et psychologiquement en Double-face, son but étant de semé le désordre et le désespoir au sein de la population afin qu'ils perdent tout espoir de paix et de justice.

La force de The Dark Knight tient donc en grande partie dans la qualité de ses interprètes et surtout le regretté Heath Ledger (décédé quelques mois avant la sortie du film). Il ne faut pas croire que le reste est à jeter, bien au contraire, les scènes d'actions sont bien imaginées, on n'oublie pas la scène où Batman stop une voiture dans un parking souterrains en lui tombant dessus, ni la confrontation véhiculer entre Batman et le Joker (la fameuse chute avant du camion). Quant à la musique, Nolan a eu la bonne idée d'utiliser différents compositeurs en fonction des personnages. Batman rassure, il est encore possible de faire des films populaires soucieux d'offrir au spectateur un spectacle de qualité !

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